L’explosion des besoins en électricité liés à l’intelligence artificielle et au minage de cryptomonnaies pousse les autorités américaines à repenser l’accès au réseau. Une proposition portée par le Département de l’Énergie vise à simplifier et accélérer les procédures de raccordement aux lignes à haute tension pour ces secteurs très énergivores. Cette initiative pourrait redéfinir les rapports de force dans l’industrie énergétique et crypto américaine.

Une réforme américaine pour connecter plus vite les gros consommateurs d’électricité

Le secrétaire à l’Énergie des États-Unis, Chris Wright, a adressé une demande formelle à la Federal Energy Regulatory Commission (FERC). Il y propose une nouvelle approche visant à offrir un accès direct et rapide au réseau de transmission aux grands utilisateurs industriels, en particulier les centres de données d’intelligence artificielle et les fermes de minage de cryptomonnaies.

Le principe de la réforme repose sur une évaluation accélérée des demandes de connexion au réseau. Si elle est adoptée, cette procédure permettrait de finaliser les dossiers en soixante jours maximum. En contrepartie, les entreprises concernées devront prendre en charge les éventuelles améliorations nécessaires des infrastructures électriques locales.

Cette proposition s’inscrit dans un contexte où la consommation électrique industrielle augmente à un rythme soutenu. Le Département de l’Énergie identifie les charges générées par les datacenters et les installations de minage comme des éléments centraux dans cette dynamique. L’enjeu consiste à fluidifier le processus administratif pour permettre à ces acteurs de se déployer sans délai inutile, tout en maintenant la stabilité du réseau national.

Un signal fort pour l’industrie du minage et ses implications énergétiques

La réponse du secteur crypto ne s’est pas fait attendre. S. Matthew Schultz, PDG de CleanSpark, une société spécialisée dans le minage de bitcoin, a salué l’initiative. Il considère cette proposition comme une reconnaissance officielle de l’intérêt que peuvent représenter les charges flexibles pour l’équilibre du réseau.

En facilitant l’accès au réseau à haute tension, cette réforme pourrait stimuler l’implantation de nouvelles fermes de minage dans des zones sous-exploitées. Les opérateurs crypto pourraient ainsi bénéficier de conditions plus favorables, notamment en matière de coût et de fiabilité énergétique. Ce changement pourrait aussi renforcer la compétitivité des États-Unis face à d’autres juridictions attirant les mineurs, comme le Kazakhstan ou certaines provinces canadiennes.

Toutefois, cette évolution soulève plusieurs questions. Les infrastructures renouvelables existantes seront-elles suffisantes pour alimenter cette croissance ? Comment garantir que ces nouvelles installations ne déstabilisent pas l’approvisionnement pour les autres usagers, notamment les ménages ? Et quelles seront les règles de priorité d’accès au réseau dans les zones sous tension ?

La FERC devra répondre à la demande du Département de l’Énergie d’ici avril 2026. Ce délai laisse un espace pour les débats techniques, économiques et politiques, mais montre également l’urgence perçue par les autorités face à l’évolution rapide des usages énergétiques.